L’approche systémique au service de la santé des dirigeantes (et de leurs équipes)
Que l’on soit entrepreneuse, cheffe d’entreprise ou cadre dirigeante, le stress chronique peut rapidement devenir un ennemi insidieux. Les chiffres l’illustrent clairement : les femmes, soumises à des pressions professionnelles et sociétales spécifiques, sont plus touchées par la souffrance psychique, la surcharge mentale et l’épuisement professionnel. En parallèle, un tabou persiste autour de la demande d’aide des dirigeants en général, quel que soit leur genre : « Un chef d’entreprise doit tout savoir et ne jamais flancher. »
Dans cet article, nous allons :
- Explorer les impacts du stress au féminin sur la santé mentale et physique, en nous appuyant notamment sur les travaux du Dr. Gabor Maté.
- Comprendre comment l’approche systémique permet de mieux gérer ces enjeux de santé et de performance.
- Mettre en lumière les croyances limitantes et l’isolement auxquels sont confrontés les dirigeantes et dirigeants, et proposer des pistes concrètes pour y remédier.
Le stress n’est pas une fatalité. Avec les bons outils et un accompagnement adapté, il est possible d’améliorer non seulement sa santé, mais aussi les résultats de son entreprise.
Sommaire
1. Stress au féminin : pourquoi les femmes sont-elles plus vulnérables ?
1.1 Les spécificités du stress chez les femmes
Plusieurs études démontrent que les femmes sont 22 % plus susceptibles que les hommes de déclarer souffrir de stress chronique. Parmi les raisons invoquées :
- Pressions multiples (professionnelles, familiales, sociétales)
- Charge mentale élevée
- Rôle social intégré (être « parfaite » partout : au travail, à la maison, en société)
Le Dr. Gabor Maté met en avant l’importance du refoulement émotionnel dans la survenue de maladies chroniques. Les femmes, souvent éduquées à être « aimables » et à prendre soin des autres avant elles-mêmes, tendent à intérioriser leurs émotions ou leur colère, renforçant ainsi le risque de dépression, d’anxiété ou de pathologies physiques.
1.2 Les conséquences psychologiques et physiques
Les femmes subissent davantage d’anxiété, de troubles du sommeil et de ruminations mentales que les hommes. Sur le plan physique, le stress chronique peut entraîner :
- Perturbations hormonales (cycle menstruel irrégulier, troubles de la fertilité)
- Maladies cardiovasculaires (hypertension, crise cardiaque)
- Syndrome métabolique (diabète, obésité abdominale)
En entreprise, le risque de burn-out est également plus élevé chez les femmes : elles sont souvent 20 % de plus que les hommes à s’estimer au bord de l’épuisement professionnel.
2. Santé mentale des dirigeantes : un tabou persistant
2.1 L’isolement du chef d’entreprise
En France, il subsiste un réel tabou autour de l’accompagnement des chefs d’entreprise (femmes ou hommes). On attend du dirigeant qu’il soit « infaillible », capable de tout gérer sans faillir.
- Peur du jugement : avouer une faiblesse, c’est s’exposer à la critique et à la remise en question de ses compétences.
- Manque d’échange : les dirigeants de petites et moyennes structures sont souvent isolés. Ils privilégient le bien-être de leurs équipes et la rentabilité, reléguant leur propre santé au second plan.
Cette omniprésence du stress peut conduire à des erreurs stratégiques, une baisse de performance et, dans les cas extrêmes, au burn-out.
2.2 Les croyances limitantes à dépasser
« Un dirigeant ne doit pas montrer ses émotions. »
« Je n’ai pas le droit d’être faible. »
Ces croyances sont particulièrement ancrées dans la culture managériale française et peuvent être encore plus fortes chez les femmes chefs d’entreprise, qui ressentent parfois la nécessité de prouver leur valeur dans un univers largement dominé par les hommes.
- Conséquence : refoulement émotionnel, isolement, surcharge de travail, dégradation de la santé mentale et physique.
Reconnaître ses propres limites et accepter d’en parler n’est pourtant pas un signe de faiblesse, mais bien de lucidité et de courage.
3. L’approche systémique : un levier pour la santé globale en entreprise
3.1 Qu’est-ce que l’approche systémique ?
L’approche systémique considère l’individu non pas comme un être isolé, mais comme faisant partie d’un écosystème : famille, collaborateurs, organisation, environnement socio-culturel. Selon cette vision, le stress chronique d’une dirigeante n’est pas seulement un problème personnel, il a des répercussions sur toute l’entreprise :
- Relation avec les équipes : tensions, baisse de motivation, manque de clarté
- Résultats financiers : mauvaise prise de décisions, absentéisme, turnover
- Image de l’entreprise : baisse de la satisfaction client, réputation ternie
3.2 Les apports de Gabor Maté
Le Dr. Maté souligne l’importance de considérer l’historique émotionnel (traumas, conflits, croyances) pour comprendre l’origine du stress. En libérant la parole, en reconnaissant les traumatismes passés et en apprenant à exprimer ses émotions de manière saine, on brise le cercle vicieux du stress.
- Vision holistique : Corps, esprit et environnement sont interconnectés.
- Prévention : Agir sur les facteurs de stress avant l’apparition de la maladie (physique ou psychique).
- Accompagnement personnalisé : Coaching, thérapie, formation managériale pour transformer durablement les comportements.
4. Quand la santé du dirigeant booste la performance de l’entreprise
4.1 Un dirigeant en bonne santé = des collaborateurs plus performants
Prendre soin de soi n’est pas un luxe, c’est un investissement rentable :
- Énergie et clarté mentale : un dirigeant moins stressé est plus créatif, plus réactif et fait preuve d’un meilleur leadership.
- Montée en compétences des équipes : en déléguant davantage, on valorise les talents internes et on renforce l’implication.
- Culture d’entreprise positive : le bien-être du dirigeant rayonne sur les collaborateurs, favorisant la cohésion d’équipe et la fidélisation.
4.2 L’effet sur l’économie : gagner 1 point de PIB
Lorsque les chefs d’entreprise prennent soin de leur santé mentale et adoptent une approche systémique, c’est tout un cercle vertueux qui se met en place :
- Diminution du burn-out et de l’absentéisme
- Augmentation de la productivité et de la qualité du management
- Impact positif sur les résultats financiers de la structure
À plus grande échelle, on estime qu’accompagner les dirigeants peut faire gagner 1 point de PIB au pays. En effet, l’épanouissement du chef d’entreprise se répercute sur l’emploi, l’innovation et la compétitivité globale.
5. Des pistes concrètes pour gérer le stress au féminin et briser l’isolement du dirigeant
5.1 Sensibilisation et formation
- Programmes de sensibilisation : ateliers sur le stress chronique, la gestion des émotions, l’équilibre vie pro/vie perso.
- Formation des managers : apprendre à repérer les signes de détresse psychologique, instaurer une culture de sécurité et de bienveillance.
- Approche systémique : comprendre les interactions entre le dirigeant, ses équipes et la stratégie globale de l’entreprise.
5.2 Aménagement de l’environnement de travail
- Flexibilité : horaires adaptés, télétravail partiel pour mieux concilier charges familiales et missions professionnelles.
- Espaces de détente : salles de repos, zones d’échanges informelles pour évacuer la pression.
- Groupes de parole : créer des cercles de discussion destinés aux femmes dirigeantes et aux entrepreneurs isolés.
5.3 Accompagnement individuel
- Coaching : un coach professionnel spécialisé peut aider à clarifier les objectifs, à revoir l’organisation du travail et à mettre en place des stratégies de gestion du stress.
- Thérapie ou suivi psychologique : libérer la parole, traiter les traumas sous-jacents, apprendre à exprimer sa colère ou ses peurs.
- Mentorat : bénéficier de l’expérience de pairs pour briser l’isolement et partager les bonnes pratiques.
5.4 Politique d’inclusion et de lutte contre les inégalités
- Égalité salariale : réduire le stress lié à l’injustice de salaire entre hommes et femmes.
- Promotion des femmes leaders : encourager l’accès à des postes à responsabilité, valoriser le leadership au féminin.
- Adaptation des régimes d’avantages sociaux : prise en compte des besoins spécifiques (maternité, parentalité, etc.).
Conclusion : vers un leadership équilibré et durable
Le stress chronique n’est pas une fatalité, même s’il touche particulièrement les femmes et les chefs d’entreprise. En adoptant une approche systémique, qui englobe à la fois l’individu, son histoire émotionnelle et son environnement de travail, il est possible de transformer cette vulnérabilité en véritable force.
- Un(e) dirigeant(e) qui prend soin de sa santé mentale renforce son leadership et ses capacités de décision.
- Son équipe gagne en motivation, en efficacité et en bien-être.
- L’entreprise dans son ensemble voit sa performance et son attractivité augmenter, avec un impact positif sur l’économie.
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- Un accompagnement personnalisé (coaching) pour identifier les sources de stress, libérer la parole et déployer des stratégies d’adaptation pérennes.
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N’attendez pas que le stress prenne le dessus. Faites de votre évolution personnelle un levier de croissance pour vos équipes et pour vous-même. Parce qu’un(e) dirigeant(e) en bonne santé, c’est avant tout un(e) dirigeant(e) performant(e) et inspirant(e).