Dans un monde où tout est interconnecté, l’approche systémique nous pousse à repenser notre place au sein des systèmes qui nous entourent. Et si nous étions à la fois responsables de nos réussites et de nos échecs ? Peut-on vraiment se contenter de subir les événements ou d’en être simple spectateur ? Comment passer du rôle passif d’observateur à celui d’auteur engagé, capable de transformer ses choix en actions concrètes ? Et surtout, jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour prendre en main notre propre destinée ? Ces questions sont au cœur de notre réflexion : sommes-nous prêts à sortir du mode réactif pour devenir des acteurs proactifs de notre propre vie ?
De spectateur à auteur : le grand défi de notre époque
Notre cerveau prend environ 360 millions de décisions chaque jour, dont seulement 460 sont conscientes. Cette statistique étonnante révèle à quel point nous fonctionnons souvent en pilotage automatique, laissant nos habitudes et nos réflexes gouverner notre quotidien sans véritable prise de conscience.
L’approche systémique nous invite à aller au-delà de cette limitation. Elle nous propose une vision où chacun d’entre nous est simultanément acteur de son propre parcours et contributeur essentiel à la dynamique collective. Cette perspective transforme notre compréhension des interactions humaines et nous incite à adopter une posture plus consciente et engagée.
Une vision holistique qui change tout
L’approche systémique se distingue par sa vision holistique où le tout est perçu comme étant plus important que la simple somme de ses parties. Elle nous invite à dépasser la causalité linéaire pour observer les interdépendances, les rétroactions et les conséquences indirectes de nos actions dans un système global.
Contrairement aux approches analytiques traditionnelles qui recherchent des causes isolées aux problèmes, l’approche systémique considère que nos difficultés ne sont pas uniquement le résultat de nos conflits internes, encore moins des faiblesses des autres, elles sont étroitement liées à l’environnement et aux interactions sociales dans lesquels nous évoluons.
Cette compréhension nous libère d’une vision réductrice et nous ouvre à de nouvelles possibilités d’action et de transformation.
Notre double responsabilité : acteur individuel et contributeur collectif
Si nous sommes acteurs de notre propre parcours, nous ne pouvons ignorer notre inscription dans des systèmes plus larges qui nous influencent et que nous influençons en retour.
La responsabilité individuelle dans un monde interconnecté
L’approche systémique nous amène à reconnaître le rôle que nous jouons tous en permettant à des systèmes qui ne nous conviennent pas de perdurer. Cette prise de conscience est fondamentale : nous ne sommes pas simplement victimes des systèmes, nous contribuons activement à leur maintien par nos comportements, nos croyances et nos actions quotidiennes.
« Le problème n’est pas dans l’individu, encore moins dans les autres, il est dans le système dans lequel il évolue. »
Ce changement de perspective nous invite à repenser notre responsabilité. Il ne s’agit plus de chercher des coupables, de céder à une forme de résignation, ou d’attendre que quelqu’un d’autre trouve la solution. Il s’agit de comprendre notre contribution au système et d’agir en conséquence.
L’émergence de notre pouvoir d’agir collectif
Le pouvoir d’agir de chacun se révèle au cœur de la notion d’approche systémique. Ce concept suggère que les personnes qui vivent une difficulté sont précisément celles qui détiennent une partie de la solution.
Le changement systémique requiert « l’engagement commun de personnes occupant diverses fonctions au sein du même système ». Ces perspectives multiples permettent de former des réseaux riches et de travailler ensemble pour identifier des approches nouvelles qui dépassent les solutions superficielles. Ainsi, notre responsabilité s’étend au-delà de notre sphère personnelle pour embrasser une dimension collective.
Du spectateur à l’auteur engagé : le chemin de la transformation
Les obstacles au changement de posture
Plusieurs obstacles nous empêchent souvent d’adopter pleinement ce rôle d’auteur engagé :
- La division en silos des comportements et de la pensée : Nous ne croyons pas détenir le pouvoir d’avoir un impact en dehors de notre sphère d’action individuelle, ce qui nous maintient dans une position passive de spectateur.
- Les modèles mentaux inadéquats ou archaïques enracinés dans nos comportements individuels et collectifs constituent également des freins majeurs. La « remise en cause des schémas mentaux » apparaît ainsi comme une discipline essentielle pour évoluer vers une posture plus engagée.
- La peur de notre fragilité : Nous redoutons souvent d’affronter notre vulnérabilité, alors qu’elle constitue en réalité un puissant moteur de changement.
L’acceptation de notre fragilité comme moteur de changement
La fragilité, loin d’être une faiblesse à dissimuler, devient un puissant levier de transformation. « La fragilité ne rassure jamais, elle convie à changer. Elle se manifeste à contre-temps, à contre-cadre. Elle demande et parfois oblige à faire un pas de côté ».
En acceptant notre vulnérabilité, nous ouvrons la voie à une transformation authentique. « Si nous nous laissons approcher par ce qui nous surprend, des portes nouvelles s’ouvrent en nous. Une relation inhabituelle s’établit et laisse entrevoir que le changement qui s’opère élargit notre perception de l’humain. »
Le développement personnel comme levier de transformation systémique
Les personnes qui ont mené des efforts de changement avec succès rapportent pour la plupart avoir adopté une pratique soutenue d’autoréflexion. Cette démarche personnelle n’est pas narcissique encore moins égocentrique, elle est au contraire tournée vers une meilleure interaction avec le monde : « Peu importe la technique choisie, il est capital de poursuivre consciemment une voie de développement personnel afin de devenir un agent efficace au niveau du changement systémique ».
Le travail sur soi propose des outils pour faire évoluer nos mentalités, développer notre multidimensionnalité et faire confiance aux autres, plutôt que de penser qu’il est essentiel de demeurer aux commandes. Cette transformation personnelle devient ainsi un préalable indispensable à notre contribution au changement systémique.
Vers une responsabilité assumée : les défis de l’engagement conscient
La délégation du pouvoir et la confiance comme fondements
Dans une perspective systémique, la délégation ne concerne pas seulement les tâches les plus faciles ou les plus complexes, elle inclut aussi le pouvoir qui va avec. « Planifier avec le collaborateur, accompagner lors de la mise en place puis faire réellement confiance constitue le trépied de la délégation raisonnée ».
Ce principe s’applique plus largement à notre vie : pour devenir acteurs engagés, nous devons accepter de faire confiance aux autres et de partager notre pouvoir. « L’organisation systémique privilégie l’autodiscipline plutôt que le contrôle hiérarchique ». De même, à l’échelle individuelle, l’approche systémique nous invite à passer d’un mode de contrôle externe à une autodiscipline consciente, fondée sur notre compréhension des systèmes auxquels nous participons.
L’amélioration des relations comme conséquence de l’engagement
L’approche systémique sort du prisme de la responsabilité individuelle culpabilisante pour s’intéresser aux interactions. « La communication se fluidifie et devient plus efficace en interne comme avec les partenaires extérieurs ».
En adoptant cette perspective, nous améliorons notre gestion des relations et la résolution des conflits, car le dialogue ouvert permet à chacun de s’exprimer. Cette vision relationnelle nous libère d’une conception étroite de la responsabilité : il ne s’agit plus de porter seul le poids des difficultés, encore moins de s’isoler dans le succès, il s’agit de reconnaître notre contribution à un système plus vaste et d’agir en conséquence.
La transformation comme processus continu
La maîtrise de la marche offre une analogie puissante avec l’approche systémique du changement : « identifier un problème de manière globale en s’attaquant à la racine, […] développer des coopérations multipartites […], entrer dans un processus itératif […], et enfin se lancer vers un avenir stable, bref faire preuve de créativité pour résoudre sa difficulté ».
Cette analogie nous rappelle que devenir auteur de sa vie n’est pas un état à atteindre définitivement, encore moins une performance à réaliser, c’est un processus itératif fait d’essais, d’erreurs et d’apprentissages constants. L’enfant qui apprend à marcher tombe environ 2000 fois avant de maîtriser cette compétence, nous rappelant que la persévérance est indispensable dans notre cheminement vers une posture plus engagée.
Six bénéfices concrets de l’approche systémique dans notre vie quotidienne
- Une meilleure compréhension de soi : En analysant nos comportements dans le contexte des interactions avec notre environnement, nous gagnons en conscience et en autonomie.
- Une gestion plus efficace des émotions et des blocages : En prenant du recul sur nos propres réactions et en dissociant l’identité du problème, nous pouvons dénouer des blocages émotionnels ou comportementaux.
- Des relations interpersonnelles plus harmonieuses : L’analyse systémique favorise une communication plus claire et une écoute mutuelle, réduisant les malentendus et les conflits.
- Une résolution plus rapide des problèmes : Contrairement aux approches traditionnelles, l’approche systémique se concentre sur le présent et vise des solutions rapides grâce à des actions concrètes.
- Une vision plus globale et plus juste des situations : En considérant nos équipes, nos organisations, nos familles comme des ensembles interdépendants, nous identifions des interactions et des flux d’information souvent négligés dans les analyses fragmentées.
- Une adaptabilité et une résilience accrues : Nous devenons plus résilients face aux changements grâce à une meilleure anticipation des besoins et défis. Cette approche encourage également l’expérimentation et l’ajustement constant des pratiques en fonction des retours du système.
Conclusion : l’engagement conscient, une responsabilité transformatrice
L’approche systémique nous invite à une profonde remise en question de notre rôle dans le monde. Elle nous pousse à reconnaître notre double statut d’acteur individuel et de contributeur collectif, et à assumer pleinement la responsabilité qui en découle.
Devenir auteur engagé de sa vie implique de dépasser les obstacles qui nous maintiennent dans une posture passive, d’accepter notre fragilité comme moteur de changement, et de s’engager dans un processus continu de développement personnel. Cette transformation n’est pas aisée, encore moins immédiate, elle offre cependant la possibilité de vivre une existence plus consciente, plus riche et plus alignée avec nos aspirations profondes.
En définitive, l’approche systémique nous rappelle que nous ne sommes pas simplement déterminés par les systèmes qui nous entourent : nous participons activement à leur création et à leur transformation. La question n’est donc plus de savoir si nous sommes prêts à accepter cette responsabilité, encore moins d’attendre le moment idéal pour agir, il s’agit de déterminer comment nous allons l’exercer dès maintenant pour contribuer à façonner un monde plus harmonieux et plus juste.
Vous souhaitez explorer davantage l’approche systémique et découvrir comment l’appliquer concrètement dans votre vie professionnelle ou personnelle ? Contactez-moi pour un accompagnement personnalisé qui vous permettra de devenir pleinement auteur de votre vie.
Catherine Descamps, Coach professionnelle, spécialiste de l’approche systémique et des neurosciences appliquées.
FAQ : Vos questions sur l’approche systémique
En quoi l’approche systémique diffère-t-elle des autres approches de développement personnel ?
L’approche systémique se distingue par sa vision holistique qui considère l’individu comme faisant partie d’un tout interconnecté. Contrairement à certaines approches de développement personnel qui se concentrent uniquement sur l’individu et sa psychologie interne, l’approche systémique prend en compte les interactions, les relations et l’environnement dans lequel la personne évolue. Elle s’intéresse aux patterns relationnels et à la façon dont les différentes parties d’un système s’influencent mutuellement pour créer des dynamiques particulières.
Comment appliquer l’approche systémique dans mon quotidien professionnel ?
Appliquer l’approche systémique au quotidien commence par un changement de regard. Il s’agit d’observer les situations avec une vision globale, en identifiant les interdépendances entre les personnes, les événements et les contextes. Concrètement, cela signifie :
- Observer les schémas récurrents dans vos interactions professionnelles
- Identifier votre contribution personnelle aux dynamiques d’équipe (positives ou négatives)
- Expérimenter de nouveaux comportements pour modifier le système
- Favoriser le dialogue ouvert et la co-construction de solutions
- Accepter que chaque personne possède sa propre perception de la réalité
L’approche systémique fonctionne-t-elle pour tous les types de problèmes ?
L’approche systémique est particulièrement efficace pour les situations complexes impliquant des interactions humaines, des schémas répétitifs ou des blocages persistants. Elle trouve sa pertinence dans les conflits relationnels, les défis organisationnels, les transitions professionnelles ou personnelles, et les questionnements sur le sens et la direction. Elle complète idéalement d’autres approches plus analytiques ou techniques lorsque celles-ci atteignent leurs limites.
Combien de temps faut-il pour voir des résultats avec l’approche systémique ?
L’approche systémique vise souvent des résultats à court terme par des interventions ciblées et stratégiques. Certains changements peuvent être perceptibles dès les premières semaines, notamment dans la façon de percevoir les situations. Les transformations plus profondes, qui impliquent des modifications de comportements ancrés ou de dynamiques relationnelles établies, nécessitent généralement un engagement sur plusieurs mois. Ce qui est certain, c’est que les premiers signes de changement apparaissent généralement plus rapidement qu’avec des approches analytiques traditionnelles, car l’accent est mis sur l’action présente plutôt que sur l’analyse du passé.
Comment l’approche systémique s’articule-t-elle avec les neurosciences ?
L’alliance de l’approche systémique et des neurosciences crée une synergie particulièrement puissante. Les neurosciences nous aident à comprendre les mécanismes cérébraux qui sous-tendent nos comportements, nos émotions et nos prises de décision. Elles nous éclairent sur les biais cognitifs et les automatismes qui influencent notre perception des systèmes. L’approche systémique, quant à elle, nous permet d’appliquer ces connaissances dans un cadre relationnel et contextuel. Ensemble, ces deux disciplines nous offrent une compréhension plus complète et des outils plus efficaces pour transformer durablement nos modes de fonctionnement, tant au niveau individuel que collectif.
Je suis dirigeant(e), comment l’approche systémique s’appliquer au leadership ?
Pour un dirigeant, adopter une vision systémique transforme fondamentalement l’exercice du leadership. Cette approche vous invite à :
- Considérer votre organisation comme un écosystème vivant où chaque partie influence l’ensemble
- Développer une conscience aiguë de l’impact de vos décisions et comportements sur l’ensemble du système
- Favoriser l’intelligence collective en valorisant la diversité des perspectives
- Pratiquer un leadership plus horizontal, basé sur la confiance et la responsabilisation
- Utiliser les difficultés comme des informations précieuses sur le fonctionnement du système
- Cultiver votre propre développement personnel comme levier de transformation organisationnelle
